Monday 11 April 2011

7 000$ pour une «wééguine»...


Cette année, on loue les terres à Monsieur Proulx, 4km plus loin sur le rang. Près de 80 acres pour faire du foin, un contrat de 5 ans. Bien sûr, faudra le transporter jusque chez nous pour le donner à nos animaux. On fera probablement des grosses balles rondes. C'est pesant. D'habitude on fait ça sur une «wééguine» qui est la prononciation habitante de «wagon», le mot anglais. Celles pour les balles carrées ont des ridelles, ça fait comme une cage, et celles pour les balles rondes sont plates avec deux espèces de garde-fous à angles à l'avant et à l'arrière pour empêcher les balles de rouler et de tomber (voir photo 1).
Bon, évidemment, y faut que ça soit solide même si ça roule pas vite. Quand on a des petites roues cheap et qu'on pogne une bosse chargé de balles ça donne une roue toute frisée (voir photo 2).
Mon chum a vu une wééguine neuve chez Rosaire, une vendeur de pièces et machinerie. 7 000$.
Oui, sept mille dollars pour une plateforme avec 4 roues pis des barres de métal! Combien d'agneaux vous pensez que je devrais vendre pour payer ça? 42 agneaux de 100 lb. Ben je peux pas. Va falloir que mon chum fasse avec la vieille wééguine pis qu'y prie à chaque fois qu'elle est chargée. Une chance, avant avec notre vieux tracteur White 1370 1973, mon chum avait peur que la 3e vitesse lâche en descendant une côte avec un voyage de foin, une situation qui peut être fatale. Vous imaginez qu'une wééguine a pas de freins, donc c'est le tracteur qui prend toute la charge, et si la charge essaie de dépasser le tracteur on peut se retrouver avec une situation «jack knife» et c'est le terrible accident! Voici un des dangers qui guette l'agriculteur dans ses tâches. La plupart des machines sur une ferme sont faites pour enfoncer, couper, attacher, presser, fendre, hacher, enrober, râcler, déchiqueter, voyez le genre? Pis ces machines là faut les graisser (j'ai d'ailleurs acheté un gun à graisser à pile rechargeable, comme les drills, à mon chum pour qu'il puisse graisser ses machines partout, partout!) et pour bien les graisser, faut qu'elles tournent. Vous imaginez pas le nombre de bras qui se sont pris dans des straps ou des chaînes et le nombre de tubes de graisse ou de canisses d'huile qui ont revolé depuis l'avènement de l'ère industrielle! C'est pour ça que ça prend des machines en état de marche, graissées et pas de la dernière guerre mondiale pour bien travailler. La plupart des machines neuves ont des dispositifs de sécurité maintenant. Ça s'est déjà vu un agriculteur se faire enrober par son enrobeuse (et en mourir) et un autre se faire déculotter pas sa batteuse (un cas vécu par le père de mon voisin Michel - son père est pas mort, mais Michel a appris beaucoup de sacres ce jour là). Bon, y'a encore des machines de la dernière guerre qui marchent bien, car elle sont entretenues, souvent par le même propriétaire qui les a achetées, mais se sont l'exception. Bref, y'a plein de machines qu'il est impératif d'avoir sur une ferme et elles coûtent toutes un bras. Mon beau frère par exemple, s'achète un nouveau râteau à foin cette année. Ça, ça fait juste le râcler, le foin. 18 000$. Oui, vous avez bien lu: dix-huit mille bidous! Pour faire vos foins vous avez aussi besoin d'une faucheuse, d'un faneur, d'une presse, peut-être d'une enrobeuse et... de wééguines! Et toutes ces machines ou ces outils coûtent cher.
Cette année, je crois que notre wééguine à balles rondes va avoir des nouveaux rims et des nouveaux pneus et on va mettre une wééguine neuve dans le budget 2012.
Dans un prochain blogue, je parlerai des nouveaux béliers Arcott-Canadiens qu'Étienne ira chercher à Princeville dans les semaines qui viennent, de mes semis de melons, des semailles et de l'adaptation à notre nouveau logiciel de gestion. Premier orage de l'année cette nuit, signe que la température passe du froid au chaud. Les bibittes dégèlent dans les campagnes... certaines se retrouvent sur une terrasse de la rue St-Denis, d'autres s'affairent au champ.

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