Friday 8 July 2011

Lettre à mon beau-frère…


Mon cher beau-frère, ne m'en veux pas, tu n'es cité en exemple que parce que le mouvement que j'aimerais déclencher s'adresse à des gens comme toi et ma soeur. Vous m'avez dit tous les deux cette semaine que vous passiez tous les jours devant le kiosque de fraises de la ferme Brisebois, mais que vous n'arrêtiez jamais, préférant acheter les fraises de ce même producteur au supermarché avec d'autres produits.

J'aimerais que plein de gens comme toi comprennent qu'en arrêtant au kiosque, ils font une énorme, très énorme différence pour ce fermier et tous les autres qui vendent leur production au bord de la route. J'ai téléphoné le producteur de fraises en question, Daniel Brisebois, et lui ai demandé combien il vendait un petit panier de fraises au supermarché ici dans notre ville. 2$. Je ne suis même pas certaine que ce 2$ couvre ses coûts de production (je n'ai pas eu l'indécence de le lui demander) et c'est au volume que ce fermier pourrait faire un petit peu de profit. Le supermarché revendra ces fraises 4$ le panier, car il doit écouler rapidement le stock de fraises qu'il a acheté, les fraises étant fragiles et ne se gardant pas longtemps. Si tu arrêtes au kiosque en retournant à la maison mon cher beau-frère, tu paieras ce panier 5$ et dis-toi bien que ce 5$ ira dans la ferme, l'équipement, les variétés de fraises, l'irrigation et le drainage, la prospérité, la rentabilité et le sourire du fermier. C'est un petit geste qui s'est perdu depuis l'avènement des supermarchés et des mégas magasins-entrepôts. Je comprend que cela fait un arrêt de plus en rentrant à la maison, et qu'on a pas toujours le goût de faire un arrêt supplémentaire, mais comme tu peux voir, la différence d'argent qui va dans les poches du fermier est du simple au double (même un peu plus) alors que pour toi, la différence est de 1$ et que les fraises de ton panier auront été récoltées l'après-midi même alors que celles du supermarché auront été récoltées il y a 2 ou 3 jours déjà (avec quelques fraises déjà molles au fond du panier).

Mes amis, j'en suis encore à ruminer sur le symbole qui indiquera à tous que vous êtes bienvenue à la ferme, et que votre visite à mon kiosque ainsi qu'à tous les kiosques à la ferme fait une énorme différence dans la santé financière des fermes au pays. C'est à suivre.

Sur ce, mon cher beau-frère et ma chère soeur, bonnes vacances au Nouveau-Brunswick, et si vous voyez un kiosque sur le bord de la route, faites-moi plaisir: arrêtez!